Connaissez-vous le Carré SATOR?

Dans cet article nous vous proposons une traduction inédite et complète de cette mystérieuse inscription en lui donnant une interprétation plausible en fonction de sa véritable origine. 

INTRODUCTION

Cette inscription latine est connue dans tout l'Empire Romain dès le premier siècle de notre ère et les inscriptions les plus anciennes sont attestées à Pompéi (1). Ce fait est intéressant: les premiers Carrés SATOR conservés et qui ont survécu à l'éruption du Vésuve sont donc bien antérieurs à l'an 79 après Jésus-Christ.


De plus, sa traduction littérale (et encore provisoire) est la suivante: "Le semeur - arepo (?) - tient avec soin (2) les roues" ou "Ce sont les roues qu'avec soin maintient - arepo (?) - le semeur". Il est facile de comprendre l'essentiel de cette inscription à sa première lecture avec des notions élémentaires de latin. Pourtant, le sens et la fonction de ce carré sont restés obscurs pour de nombreuses personnes au fil des siècles. Nous pensons qu'il ne faut pas compliquer cette lecture qui devait justement être claire pour les contemporains de ces inscriptions au premier siècle de notre ère. Nous sommes persuadé, de plus, qu'il n'est pas nécessaire de recourir à l'ésotérisme ou à la recherche kabbalistique pour en saisir le sens. Ces voies de recherche ou d'enseignement n'ont d'ailleurs pas réussi à nous convaincre par des arguments logiques (3).


Autre fait intéressant: ce Carré SATOR peut se lire dans tous les sens sans le perdre! Parce que la langue latine le permet, ce multipalindrome a la même signification lu de haut en bas et de bas en haut, ainsi que de gauche à droite et de droite à gauche; il peut être lu également en sens inverse, en lignes comme en colonnes: SATOR-AREPO-TENET-OPERA-ROTAS ou ROTAS-OPERA-TENET-AREPO-SATOR; et même en boustrophédon: SATOR-OPERA-TENET-AREPO-ROTAS ou ROTAS-AREPO-TENET-OPERA-SATOR.

Plus surprenant encore: nous avons découvert que cette inscription garde aussi toutes ces propriétés de lecture... une fois écrite en trois dimensions! (voir, en effet, l'illustration en 3D de l'inscription dans l'article suivant: Conseils du Carré SATOR).

LE SEMEUR

SATOR signifie en latin le semeur et encore: le planteur, l'artisan. l'auteur, le créateur, le père (4).

Comme le semeur ne peut pas s'appeler AREPO, sachant qu' AREPO ne peut pas être un nom propre (voir plus bas l'explication donnée dans la rubrique: SIGNIFICATION D'AREPO), nous nous demandons donc qui pourrait être ce fameux semeur.

S'il eût été une divinité mythique, son nom aurait apparu de manière plus précise, en tant que Iasion, fils de Zeus par exemple, le semeur le plus connu peut-être de la mythologie gréco-latine. Il aurait été nécessaire de mentionner l'une parmi les centaines de divinités gréco-romaines qui existaient pour être sûrs de qui il s'agissait. Laisser le flou artistique en épigraphie, selon l'exemple bien connu du "dieu inconnu" (5), ne nous incite pas à penser tout de suite à Iasion.

Si nous cherchons plus concrètement dans l'histoire le nom d'un agriculteur célèbre, nous trouvons Lucius Cincinnatus, au 5ème siècle avant Jésus-Christ. Honoré par Caton l'Ancien notamment pour ses vertus romaines (rectitude, honneteté, intégrité, frugalité et absence d'ambition personnelle, dévouement et capacité de travail, etc.), Cincinnatus a su néanmoins protéger et défendre ses concitoyens par des lois notables et par une stratégie militaire avérée (6). Cependant, il paraît peu probable que 500 ans après son existence (il s'agit d'un demi millénaire!) on fasse allusion à Cincinnatus sans le nommer spécifiquement. 

Il nous faut donc chercher une autre piste et trouver une autre explication.

Une des deux inscriptions latines découvertes à Pompéi peut nous donner une indication supplémentaire: elle se trouve dans la maison de Paquius Publius Proculus et de son épouse. Cette inscription a entouré d'une ligne ses deux TENET, ce qui forme une croix grecque très visible en son centre.

Or la croix rappelle le symbole chrétien; elle laisse ainsi suggérer une inspiration et une vocation plus spirituelle de cette inscription. De ce fait, la traduction du carré peut être même plus cosmologique à la lumière de cette découverte: "Le semeur (auteur, créateur) - arepo (?) - tient avec soin les roues (les disques des astres... donc l'univers)".

Cela nous pousse également à chercher plus loin dans l'espace, mais pas dans le temps, puisque, comme on l'a vu, l'allusion à une personne doit être relativement contemporaine à la date de création de l'inscription pour que cette allusion soit compréhensible et pour qu'on sache à qui on se réfère.

Il ne nous reste donc plus qu'à chercher les traces d'un homme qui a vécu un peu avant l'éruption du Vésuve et dont sa notoriété était présente dans la péninsule italienne avant l'année 79 après Jésus-Christ.

Avec tous ces prérequis, il ne nous reste plus qu'à considérer un homme qui vécu en Palestine et qui, bien que connu, aimait agir de façon discrète. Un homme qui, dans les années 30, se présentait lui-même comme un semeur, de façon cachée soit, mais explicite, dans la toute première parabole qu'il a enseignée au peuple, la fameuse parabole du semeur (7).

La clé de ce carré consiste à déchiffrer qui est derrière ce SATOR. En considérant que le semeur pourrait être le Christ, nous entrons dans un monde nouveau, totalement nouveau, tant pour les Romains comme pour nous-mêmes.

LE PÈRE

Continuons donc notre recherche. Il est à rappeler - et il ne faut pas l'oublier - que SATOR a également la signification de père, outre ses autres sens de: planteur, semeur, artisan, auteur et créateur.

Aussi, même sans aller très loin dans l'analyse du carré, on découvre aisément ce lien entre le semeur et le père. Le même sens d'ailleurs est contenu dans le verbe originel du mot SATOR (sero, sevi, satum qui signifie: planter, semer, ensemencer; répandre, procréer, engendrer, faire naître).

Voilà qui est intéressant: un semeur est aussi un père. De façon imagée, le semeur est le père des plantes qu'il a fait naître en jetant leurs semences dans la terre.

Plus intéressant encore: si nous utilisons les 25 lettres de ce carré (8) et les assemblons à nouveau comme dans le jeu du Scrabble, nous retrouvons la croix grecque en 2 dimentions, mais d'une autre manière, plus cachée cette fois-ci.

De cet anagramme - le N restant bien sûr l'unique lettre centrale de la nouvelle croix formée - il en ressort les deux premiers mots du Notre Père, la prière enseignée par Jésus à ses disciples, encadrée des voyelles A et O, les versions latines de l'alpha et l'oméga, la première et la dernière lettre de l'alphabet grec (9).

De tout ceci, nous pouvons déduire sans peine que le semeur est aussi le père.

LE SEMEUR EST NOTRE PÈRE

Le fait de trouver deux fois le Notre Père et les A-O dans ce carré nous pousse à croire que cette répétition est bien voulue: elle n'est pas là pour boucher les trous. En fait, rien n'est laissé au hasard dans ce carré (10).

Entre nous soit dit et comme preuve de témoignage aussi, la croix apparaît bien deux fois dans ce carré: une fois avec le croisement des deux TENET (de manière visible) et une seconde fois avec le croisement des deux PATER NOSTER (de façon plus cachée).

Ce carré témoigne donc que le semeur est aussi le père, que le père est caché dans la personne du semeur; ce carré témoigne de plus que le semeur est notre Père, puisque SATOR est PATER NOSTER, étant


le commencement et la fin (A-O), la mort et la résurrection (O-A); qu'un homme est Dieu et que Dieu s'est fait homme; que ce fait est irrévocable (10).

Il est surprenant de constater que, bien qu'en règle générale en épigraphie c'est plutôt l'homme qui tente de s'adresser à une divinité, ici c'est le contraire qui semble se produire: c'est comme si Dieu cherchait à s'associer aux lecteurs d'une façon mystérieuse et profonde en voulant être leur Père.

Ainsi, le Notre Père est bien inclu dans ce carré depuis sa création, depuis son invention, même si sa redécouverte ou sa relecture n'a été rendue publique que relativement récemment.

SIGNIFICATION D'AREPO

Venons-en maintenant à AREPO. Ce mot apparaît seulement une fois parmi toutes les inscriptions et textes latins qui existent, c'est pourquoi beaucoup disent qu'il s'agit d'un hapax legomenon ("dit une seule fois"). Nous préférerions affirmer qu'il s'agit d'un mot inconnu, puisqu'on en ignore complètement le sens: ce mot ne peut donc être ni un nouveau substantif, ni encore moins un nom propre inventé pour l'occasion. Tel quel, il est impossible d'en deviner son sens.

Nous allons le faire pourtant en tenant compte de tout son contexte, attitude nécessaire pour déchiffrer n'importe quel mot inconnu, et nous allons voir qu'on peut en redécouvrir son sens de manière très simple, en décomposant AREPO (mot inconnu) en trois mots (connus ou reconnaissables): A-RE-EPO.

Ainsi, en suivant les règles de métrique latine qui rend l'élision du E possible, comme en poésie et dans l'art oratoire du reste, nous lisons simplement: A R(E) EPO, de cela (de ce carré), je dis (je parle); de cela je témoigne, j'en témoigne.

Pour ce faire, nous latinisons le verbe grec eipein (dire, chanter, réciter, ordonner; qui s'écrit epo à l'indicatif présent), verbe très connu en Grèce à l'époque dans son usage archaïque, mais aussi dans son usage plus récent (11); il n'est pas difficile d'imaginer que sa signification ne devait pas être ignorée à Rome. EPO serait bien un hapax en soi, mais son sens ne devait vraiment pas être si difficile à saisir, étant le grec la langue internationale de l'époque (12).

De plus, pour être palindrome, A R(E )EPO devra se lire aussi, par conséquent et à l'inverse, OP(E) ERA, où l'on retrouvera la même fusion des deux E en un seul. OPE ERA signifie "par la force souveraine". Ops, opis, féminin, signifie la force (c'est un ablatif de moyen) et ERA serait le second hapax dans ce cas.

Comme nous disons par exemple, aussi bien actuellement comme en latin au premier siècle de notre ère, "avec une force herculéenne", nous pourrions trouver ici une construction identique où (h)era serait l'adjectif féminin era de erus, era, erum tiré directement du nom propre Héra qui signifie "la Souveraine". Qui ne connaissait pas alors dans la mythologie grecque les deux divinités les plus importantes, Zeus et Héra, son épouse et sa soeur? Comme la lettre h ne se prononçait pas et que souvent elle ne s'écrivait pas non plus, le mot ERA se laisse aisément deviner, à notre avis, comme étant l'adjectif féminin era "souveraine".

Nous proposerons donc plutôt deux hapax (EPO et ERA), avec une lecture claire et plausible, simple et possible, de AREPO dans les deux sens, ce qui nous fait préférer en fin de compte la lecture OPE ERA en lieu et place de OPERA (13) et ceci également pour des raisons de logique interne (14).

TRADUCTION DE L'INSCRIPTION 

Finalement, ce qui se conçoit bien s'énonce clairement, disait Albert Einstein, paraphrasant ainsi Nicolas Boileau-Despréaux. Notre proposition de traduction de ce carré simple et profond est la suivante: "Le semeur - j'en témoigne - soutient par sa force souveraine tout l'univers" et à l'inverse, "C'est tout l'univers que par sa force souveraine maintient le semeur - j'en témoigne".

Entre nous, cette manière qu'a le lapidaire d'interpeller le lecteur, comme cette insertion dans le texte "- j'en témoigne -" est fréquente en épigraphie (sur les stèles funéraires par exemple), comme elle l'est également dans la Bible (15).

DATATION ET INFLUENCE 







Pour ceux qui s'interrogent sur l'origine des armoiries des Asturies (province d'Espagne), il n'est pas à chercher plus loin la véritable origine de la Croix de la Victoire: son inspiration est certainement tirée du Carré Sator dont la diffusion dans la péninsule ibérique a dû être bien antérieure à l'épisode de la Bataille de Covadonga avec Pélage le Conquérant en 722 de notre ère (épisode qui marqua du reste la fin de l'expansion musulmane en Espagne, ainsi que la création du royaume des Asturies et le début de la Reconquista).   






De plus et curieusement aussi, notre carré préfigure toute l'iconographie postérieure de la croix - adornée des deux lettres grecques A-O, comme d'ailleurs le chrisme dans ce même registre - représentations qui seront courantes dans les premiers siècles de notre ère et surtout depuis le 4ème (voir photo ci-contre: chrisme des catacombes de Rome où l'alpha et l'oméga apparaissent inversés. Voir aussi note 16).

En outre, pour des raisons de cohérence interne de ces deux écrits, nous plaçons la datation du carré presque contemporaine à la rédaction de l'Apocalypse de Jean (66-67), soit dans les années 60-65. On pourrait même considérer ce carré comme le testament de l'apôtre Paul.

En réalité, il n'est pas à minimiser la présence juive à Rome, ni le nombre de chrétiens y vivant, au premier siècle de notre ère, fait confirmé aussi par le livre des Actes et de l'Epître aux Romains (chap. 16), en plus des Annales de Tacite et du témoignage d'Eusèbe de Césarée. N'oublions pas non plus le nombre de chrétiens martyrisés par Néron en 64 et qui se comptaient malheureusement par centaines... Ce carré a donc déjà pu servir de message pour les chrétiens entre eux, à partir de ces temps difficiles pour eux-mêmes.


Comme le Carré SATOR est composé de 25 lettres, il contient donc 12 voyelles et 13 consonnes (12-13). Dans ces dernières décades, des opposants au message de cette inscription ont repris ces mêmes chiffres: 12-13, mais en les intervertissant: 13-12, soit 1312, pour en faire un symbole de révolte contre l'ordre établi.

Un fait qui nous pousse à penser que le graffitti 1312 est tiré du Carré SATOR? C'est ACAB. En effet, le symbole 1312 est très souvent accompagné du mot ACAB. Or ACAB n'est autre que la représentation des chiffres 1312 transposés en lettres (A=1, B=2, C=3). Seules les langues antiques comme le latin, le grec et l'hébreu ont cette caratéristique, à savoir d'utiliser les lettres de leur alphabet comme représentation de chiffres. Par contre, ce n'est pas le cas de la langue française: les lettres ne servent pas de chiffres à la fois. C'est pourquoi l'usage actuel 1312 ACAB nous renvoie à une pratique bien plus ancienne: nous ne pensons pas que ce soit pure coïncidence et y voyons là une réminiscence, malheureusement viciée, du Carré SATOR.                           

CONCLUSION

En fin de compte, ce Carré SATOR a pu apparaître comme un symbole secret chrétien, un camouflage du message de la croix, tant dans les milieux polythéistes ou mithraïques de l'époque devenus peu tolérants suite à la proclamation de la vérité, comme en temps de persécutions contre les chrétiens pour des raisons politiques, parce que ces derniers n'acceptaient pas de rendre un culte à l'empereur.

Néanmoins le message de ce carré reste clair: c'est celui du semeur-créateur crucifié, mais ressuscité, car il tient tout en son grand pouvoir bienveillant et paternel. Ce message, c'est une épopée à vivre soi-même et à partager avec autrui: c'est réellement la bonne nouvelle du salut, gratuit, ferme et éternel, en Jésus-Christ.

L'intérêt, comme la très grande particularité de ce carré, est qu'il a été écrit en latin et que le message de l'Évangile se soit propagé dans cette nouvelle langue - sous forme de résumé et de quiz à découvrir - bien avant la première traduction latine fiable de la Bible, la Vulgate, qui apparaîtra complète seulement quelques siècles plus tard, depuis 405 en réalité (17). N'oublions pas qu'en l'an 57 encore l'apôtre Paul écrivait aux Romains... en grec.

La preuve supplémentaire que ce carré tient une origine chrétienne indiscutable est justement toute la polémique, surtout postérieure, provenant des milieux (ésotériques notamment) qui n'ont pas accepté son message. Mais de par son origine, de par son originalité, comme de par de sa fonction et de par son implication si étroite avec le Livre des Livres, nous sommes persuadé que ce carré n'est ni magique, ni ésotérique, ni cabalistique, ni celtique, ni même druidique; il est plus que cela: c'est un message de vie.

Enfin, il y aurait encore beaucoup plus à dire là-dessus. Néanmoins, nous conclurons par l'essentiel: d'après nous, ce carré transmet pour la première fois de l'histoire de l'humanité le message de l'Evangile écrit en latin et, de plus, sous une forme très condensée, incluant encore tout le bagage culturel grec et hébraïque de l'époque. C'est le seul message de la bonne nouvelle - en latin - que nous connaissions, surgissant - directement et pour la première fois - de la partie occidentale de l'Empire Romain, au début de la seconde moitié du premier siècle de notre ère.

Tout simplement,

Olivier Perret

NOTES ET RÉFÉRENCES

1. CIL IV Suppl. 3 8622 et CIL IV Suppl. 3 8623.

2. Opera peut être le nominatif ou l'accusatif pluriel de opus, operis, neutre: les oeuvres. Nous préférons l'ablatif de opera,ae, féminin: le travail, l'activité, le soin; ce qui se peut se traduire ici par un adverbe de manière: avec soin, soigneusement.

3. Ces voies de recherches que sont, entre autres, l'ésotérisme et la Kabbale n'ont pu jusqu'à présent et à notre connaissance: a) donner une traduction de cette inscription, sans même exiger qu'elle soit facile à lire et facile à comprendre; b) expliquer le sens d'AREPO; c) expliquer le sens de son inverse OPERA en suivant pour OPERA le même raisonnement que pour comprendre AREPO; d) savoir créer pour le moins une autre phrase en latin en utilisant les mêmes lettres du carré, mais sans oublier que cette inscription compte un croisement interne avec la lettre N et qu'il ne s'agit pas seulement de créer 5 mots de 5 lettres, mais que ceux-ci doivent aussi se superposer et former par leur lecture verticale l'un des 5 mots que le carré contient déjà horizontalement en son milieu, à l'exemple du TENET; e) donner une explication simple de la raison de cette inscription, sans même exiger de nous transmettre un message qui soit à la fois simple et profond; f) et respecter les particularités de cette inscription latine dans ses liens avec le grec et l'hébreu.

De plus, seulement mentionner dans cet ordre d'idée et de voie de pensée, par exemple, l'article de Paul Veyne, Le carré Sator ou beaucoup de bruit pour rien (À la mémoire de Georges Ville) in: Bulletin de l'Association Guillaume Budé: Lettres d'humanité nº27, décembre 1968, p. 427-460 (où le titre de son article semble aussi y décrire son contenu) in: https://www.rechercheisidore.fr/search/resource/?uri=doi:10.3406/bude.1968.3477, consulté le 15.06.2017.

4. Voir le dictionnaire Gaffiot indiqué dans la bibliographie.

5. Actes 17: 23.

6. Nous n'avons pas pu réaliser ici une étude exhaustive de tous les semeurs et agriculteurs, fictifs ou non, apparaissant dans l'épigraphie romaine. Cela pourrait être un sujet de thèse pour qui s'y intéresserait...

7. La parabole du semeur: Mt 13:3-8,18-23.

8. Si l'on veut respecter les règles de composition des mots du jeu du scrabble, nous devons faire en sorte que ce carré contienne - au minimum - 26 lettres et non 25, parce que le N de TENET doit être doublé puisqu'il sert de croisement de deux mots (Nous pensons pour notre part que ce carré peut même contenir en réalité 28 lettres: voir notre note 14).

9. Rappelons-nous aussi les paroles de Jésus: Je suis l'Alpha et l'Oméga, le premier et le dernier... (Ap 1:8,17;21:6;22:13), Moi et le Père nous sommes un (Jn 10:30,38) et Je suis le chemin, la vérité et la vie, nul ne vient au Père que par moi (Jn 14:6). Cela nous fait penser encore à Isaïe 44:6 Ainsi parle YHWH, roi d'Israël et son rédempteur, YHWH des armées: je suis le premier et je suis le dernier et hors moi il n'y a point de Dieu.

10. Comme dans la Bible, le chiffre 2 représente le témoignage (voir par exemple les 2 tables de la loi, les 2 évangiles: l'ancien et le nouveau, les 2 témoins de l'Apocalypse, etc.), la répétition (d'un rêve ou d'une parole) indique également la ferme résolution de la part de son auteur (voir les rêves de Pharaon et l'apparition de la main devant Belschatsar, par exemple, où l'annonce divine est ferme et s'accomplit: Ge 41:32, 45:6-7; Da 5:25-30).

11. Voir le dictionnaire Bailly indiqué dans la bibliographie.

12. επω qui devient EPO serait aujourd'hui comme si je disais par exemple, en le tirant de l'anglais, la langue internationale de notre époque: je blogue. Vous comprenez aisément que cela signifie: j'écris un commentaire ou un article dans mon blog...

13. Lectio difficilior potior: nous préférons la version ou la leçon la plus difficile, comme le veut le principe de la critique de textes en philologie.

En outre, la fusion ou l'élision du E de OPEERA est appelée synalèphe: ce sont deux voyelles prononcées à partir d'une seule émission de voix, OPERA.

De plus, ce procédé se retrouve également dans l'autre inscription trouvée à Pompéi, le Carré SATOR-ROTAS, ainsi que dans son contre-graffiti: voir la note 6 de notre article in https://blog-d-olivier-perret.webnode.es/le-carre-sator-rotas-de-pompei/. 

14. SATOR-AREEPO-TENNET-OPEERA-ROTAS: 28 lettres au total. EE-NN-EE sont 3 groupes de 2 lettres qui fusionnent chacun en une seule, 3 en 1, cela nous fait penser aussi au Dieu trinitaire: Père, Fils et Saint-Esprit. Christ est la personne la plus visible de la Trinité, le Père et le Saint-Esprit, quant à eux, sont plus discrets et plus profonds dans l'expérience personnelle du chrétien. Ainsi Christ est au centre comme le N du carré (Ap 5:6 Et je vis au milieu du trône... un agneau qui était là comme immolé).

Si l'on veut toutefois rester à nos 26 lettres, se souvenir également que la valeur du nom de Dieu, le fameux tétragramme YHWH, fait 26 en hébreu.

15. Voir notamment Mt 24:15; Mc 13:14; Lu 21:20; Hé 10:7; Ap 13:18; 22:20. En fait, on peut comprendre cette insertion de plusieurs manières: soit c'est le lapidaire qui nous parle (ou Dieu s'adressant directement à ses lecteurs), soit encore c'est le lecteur, qui après avoir lu et compris le sens du message, l'affirme et le proclame à son tour pour l'avoir fait sien.

16. Nous reproduisons une image de l'article tiré de D. Mariano Andrés Puente, Catedrático de Latín, El crismón: Historia y Evolución, p. 119 in https://www.aspur.org/docs/el%20crismon.pdf  consulté le 15.06.2017. 

17. Même le INRI (Iesus Nazarenus, Rex Iudaeorum: Jésus de Nazareth, roi des Juifs), autre inscription fameuse en iconographie, est aussi bien plus tardif.

Bibliographie:

Concernant surtout l'origine de ce carré, outre le corpus des inscriptions latines (CIL) et les dictionnaires F. Gaffiot (latin-français, Librairie Hachette, Paris, 1934) / A. Bailly (grec-français, Librairie Hachette, Paris, 1960), nous avons consulté quelques articles et ouvrages très intéressants:

  • Charles Cartigny, Le carré magique, testament de Saint-Paul, Diffusion Picard, Paris, 1984 (avec nouvelle analyse d'AREPO)
  • Nicolas Vinel, Le judaïsme caché du carré SATOR de Pompéi, in Revue de l'histoire des religions, Ed. Armand Colin, Paris, 2/2006 varia p.173-194
  • Jean Subiran, L'élision dans la poésie latine, Paris, C. Klincksieck, 1966
  • Felix Grosser, Ein neuer Vorschlag zur Deutung der Sator-Formel, Archiv für Religionwissenschaft, XXIV 1926, pp. 165-169 (avec la redécouverte du Pater Noster)
  • Jean-Marie Mathieu, Le carré SATOR, le Pater Noster et la Croix, Le Cep nº44, juillet 2008 (Centre d'Etudes et de Prospectives sur la science:  https://le-cep.org/)  in https://www.contrelitterature.com/archive/2008/09/19/le-carre-sator-le-pater-noster-et-la-croix.html, consulté le 25.03.2017
  • Leonor E. Molero Alcaraz, Comentario filológico de un epígrafe latino (CLE 960), in https://institucional.us.es/revistas/philologia/4_2/art_12.pdf, consulté le 28.02.2017 (avec remarques épigraphiques générales très pertinentes)
  • La Sainte Bible, Nouvelle édition de Genève 1979, traduite par Louis Segond, Société biblique de Genève, Suisse (Col 2:3 - car en Christ sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance)

Quelques commentaires...

(...) Votre blog sur le carré Sator est très bien fait. (...) J'ai apprécié vos éclairages très utiles qui ont nourri ma réflexion sur le carré sator. (...) (William Hitchon, France - 02.04.2021)

Bonjour j'ai beaucoup étudié le carré magique de sator je peus vous confirmer que tous les secrets ne son pas dévoilé mes résulta sont différente est va encore plus loin se serai un plaisir d échanger avec vous sur cette théorie merci (...) (Fati Ouaar, France - 28.10.2019)

J'ai été brièvement (dans un premier temps!) voir ton blog. Intéressant le carré SATOR. (Françoise Bolli, Suisse - 03.10.2019)

Like (Margarida Ataide, Belgique - 17.06.2018)

Bravo! (Albert Shot, Suisse - 24.11.2017)

Cet article, partage-le un max (Martial Meystre, Suisse - 20.11.2017)

Salut Olivier, merci pour tes informations! J'ai commencé la lecture de tes recherches mais j'arrête, car ce n'est pas un truc à lire en 2 minute! Je prendrai le soin de lire à tête reposée tes conclusions! (Raphaël Perret, Suisse - 16.10.2017)

Excellent! (Muriel Schreck, Suisse - 14.10.2017)

Olivier, j'ai touvé très intéressant ton blog! merci de l'avoir partagé (Nathan Fox, Équateur - 06.10.2017)

C'est avec le plus grand intérêt que j'ai lu votre passionnante communication sur le fameux carré magique « SATOR... » et la voie que vous proposez pour résoudre l'énigme est très convaincante. C'est vrai qu'il faut toujours se placer dans le contexte d'une époque particulière pour justement apprécier ce qui en provient et vos références me paraissent très pertinentes, donc il est aisé d'adhérer à votre conclusion. Attendu qu'une fois qu'on a été prof, on ne cesse jamais de l'être (c'est comme la bicyclette, ça ne s'oublie pas !), j'ai deux petites remarques à formuler (...) (Georges Schürch, Suisse - 09.08.2017)

Cool ton blog Olivier, bravo (Martial Meystre, Suisse - 10.07.2017)

Merci pour ton message. J'ai lu avec intérêt ton analyse très fouillée. On voit que tu t'es donné beaucoup de peine. C'est très bien écrit et clair. Je ne connaissais pas le carré Sator, ni sa signification chrétienne. (...) (Jean-Pierre Cuendet, Suisse - 25.05.2017)

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